« Robert Smith parvient à trouver dans ma tête des choses dont je ne savais même pas qu'elles étaient là » (commentaire d’un fan sur Youtube).
16 ans qu’ils n’avaient pas sorti de nouvel album studio ! Les Cure n’ont pourtant rien perdu de leur aura et Robert Smith de son inspiration en écrivant et composant ces 8 nouveaux titres à la beauté ténébreuse. Fidèle à son look, même si le cheveu tient un peu moins bien en l’air et que le maquillage est un peu plus dégoulinant (quoique), le Smith a gardé sa voix intacte et c’est assez fou d’ailleurs, cette voix sanglotante qui nous est pourtant devenue presque rassurante et familière. On retrouve avec un plaisir non dissimulé magic Simon Gallup qui donne cette signature sonore immédiatement identifiable au groupe avec ses lignes de basse reconnaissables entre mille, non pour les ornements mais qui sont bel et bien la structure de beaucoup des enregistrements des Cure. Dans cet album où les morceaux durent en moyenne 5 min, loin des standards pop, on retrouve toute la classe et la délicatesse sombre des compositions de Smith. Enormes coups de cœur pour « And nothing is forever », pure merveille de romantisme et de spirale mélancolique (« Je sais, rien n’est éternel, mais au fond peu importe, si tu promets d’être avec moi jusqu’à la fin ») ; et cette intense « Endsong » qui sur pas moins de 10 minutes, sonne comme une sorte de chanson bilan et testamentaire (« Je me souviens de mes espoirs et de mes rêves, et de tout ce que j'avais à faire, et je me demande ce qu'est devenu ce garçon… je me demande comment j'ai pu vieillir si vite… plus d’espoirs, plus de rêves, plus de monde, seul et vide à la fin de chaque chanson »).
Certains pleurnichards disent que les Cure nous refont encore du Cure 16 ans après, ben ouiiiii et c’est même pour ça qu’on les aime ! Ces chansons d’un monde perdu nous emportent loin dans nos espoirs déçus et nos peurs d’un temps qui passe trop vite mais en nous replongeant comme par enchantement dans nos eighties adorées, les Cure sont sans doute le seul groupe dark, qui, quand on l’écoute, nous rendrait presque heureux d’être tristes.
Katia Royère De Bastiani